En collaboration avec le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF), l’Institut de recherche sur les Archéomatériaux (IRAMAT) et le Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale (CESCM), dans le cadre du plan triennal de la recherche 2013–2015 de la BnF.

Le projet de recherche PIM (police pour les inscriptions monétaires), initié par Florence Codine, conservatrice responsable des monnaies mérovingiennes au département des monnaies, médailles et antiques de la bibliothèque nationale française, a pour objectif la réalisation d’un outil adapté à la retranscription des informations fournies par la lecture des inscriptions monétaires, au-delà de leur contenu sémantique. Les informations textuelles trouvées sur une pièce de monnaie fournissent de nombreux indices sur son origine mais les particularités graphiques des légendes (structure, graisse, terminaisons…) apportent également des informations précieuses. Malheureusement, il n’existe à l’heure actuelle aucune fonte numérique capable de rendre compte pleinement de ces spécificités.

Un partenariat entre la BnF et l’ANRT a donc été mis en place pour développer un caractère regroupant, sous une forme unifiée, toutes les variantes formelles identifiées. C’est à partir d’une classification des lettres trouvées sur des pièces mérovingiennes, réalisée par une équipe de chercheurs, qu’une interprétation précise et pertinente de l’information a été rendue possible. Ce processus remettait en question le niveau d’information à représenter. Quels détails relèvent de la structure? Les terminaisons ou les indices d’épaisseur doivent-ils apparaître? Où se trouve la limite entre interprétation et transcription du signe? Cette réflexion a été menée en gardant à l’esprit la recherche d’une unité graphique de l’ensemble. Comment faire cohabiter visuellement des signes dont les spécificités diffèrent autant? Jusqu’à quel point une homogénéisation des formes est-elle compatible avec les objectifs du projet? Majoritairement composé de structures capitales, le Meroweg, est conçu pour l’édition scientifique. Il cherche un équilibre entre lisibilité et justesse d’analyse, tout en essayant de cohabiter harmonieusement avec le caractère de texte qu’il accompagne.

Le dessin du caractère est à l’heure actuelle est dépourvu d’empattements, pour ne privilégier que les informations des nombreuses variantes de structures de glyphes. Il présente une graisse assez forte et peu contrastée afin de se distinguer du reste du texte. Des signes plus maigres sont également intégrés à la fonte pour noter les structures manquantes, les ligatures, les lettres coupées. Le nombre de glyphes du Meroweg est appelé à s’étendre, avec la poursuite du projet dans les prochaines années, pour couvrir notamment d’autres périodes historiques.